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Sentinelle
"Mon nom ne te dira rien. Ni mon nom ni mon âge. Ni aucune description physique. Je pourrais être n'importe qui. Ton voisin, ton mari, ta femme. Ton amant. Toi. Je pourrais être toi. Je suis fondu dans la masse, anonyme. Je suis comme tout le monde, donc je ne suis personne. Donc, tu me connais. Je suis comme tout le monde. Je tue des enfants. Mais au fond de toi, tu le sais. Ne t'offusque pas. Ne sois pas choqué.
Ne sois pas ridicule. Arrête d'être choqué par tout et n'importe quoi. Tu sais que tu reprendras ta vie après. Quelle que soit l'intensité du choc. Alors, arrête de jouer un rôle. Ne fais pas celui qui ne sait pas. Au fond de toi, tu sais. Tu ne lis pas ceci par hasard. Je suis heureux de te rencontrer. Je pourrais être toi, et tu le sais. Viens prendre ta leçon. Viens avec moi. Bienvenue à toi."
La pierre du remords
Valborg est assassinée chez elle. Elle venait de prendre sa retraite. Sur son bureau, il y a le numéro de téléphone de Konrad, un ex-policier. Elle avait contacté récemment l'enquêteur pour lui demander de retrouver l'enfant qu'elle avait mis au monde cinquante ans plus tôt, et qu'elle avait abandonné juste après sa naissance. Désolé de lui avoir refusé son aide, Konrad s'emploie à réparer son erreur.
Il découvre l'existence d'un mouvement religieux contre l'avortement et reconstruit l'histoire d'une jeune fille violée dans le bar où elle travaillait. Il rencontre aussi un clochard, des trafiquants de drogue et recueille même par hasard des fragments de l'histoire de la mort violente de son propre père... Konrad se révèle un enquêteur intelligent et sensible à la souffrance des autres, d'une humanité touchante.
Et l'auteur montre toute son empathie et son talent dans sa description de la cruauté du destin de la jeune Valborg. Avec une construction particulièrement habile et haletante, Indridason nous immerge magistralement dans un récit captivant et impitoyable sur la honte, le désespoir et l'intensité des remords qui reviennent nous hanter.